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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

barreau aimanté. Le célèbre Klaproth, de son côté, après avoir découvert que la variété d’agathe, nommée Chrysoprase, devoit sa couleur verte à l’oxyde de nickel, crut pouvoir regarder comme très-pure la portion de ce métal qu’il avoit obtenue par l’analyse de la pierre dont il s’agit[1] ; et voyant que le nickel, dans cet état, continuoit d’être attirable, il pencha fortement à croire que ce même métal partageoit avec le fer les propriétés magnétiques.

Cependant on pouvoit être tenté de soupçonner que le nickel, lorsqu’on le croyoit pur, recéloit encore quelques molécules ferrugineuses que la puissance des agens chimiques n’avoit pu lui arracher.

Nous nous sommes proposé d’écarter, s’il étoit possible, ce soupçon, en soumettant à l’expérience une lame de nickel obtenue par Vauquelin, dont le poids est de 45 centigrammes, ou environ 8 grains ½, et la longueur de 16 millimètres, à peu près 7 lignes. Cette lame agis soit d’abord par attraction sur l’un et l’autre pôle d’une aiguille aimantée ; mais on parvint facilement à lui communiquer le magnétisme polaire, en employant la méthode de Coulomb (573), en sorte qu’elle exerçoit des attractions et des répulsions très-marquées sur l’aiguille, et qu’ayant été suspendue à un fil de soie très délié, elle se dirigea aussitôt dans le plan du méridien magnétique. On observa, de plus, que cette lame portoit un fil de fer qui avoit au moins le tiers de son poids. Or la quantité de fer qu’il faudroit supposer dans le

  1. Annales de Chimie, t. I, p. 169.