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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

conséquens, analogues à ceux que l’on observe quelquefois par rapport au fer que nous aimantons par les procédés ordinaires (565). On concevra dès lors comment il peut se faire que quand on détache un fragment de mine dans laquelle il existe une série de points conséquens, la séparation ait lieu de manière que les deux pôles qui terminent le fragment, soient autrement tournés que dans les morceaux qui ont reçu le magnétisme ordinaire.

606. Les minéralogistes ont regardé comme une espèce particulière de mine de fer, qu’ils ont nommée aimant, celle qui a les deux pôles magnétiques ; c’étoit le ferrum attractorium de Linnæus. Parmi les autres mines, celles qui n’avoient point de pôles distincts, mais seulement la faculté d’être attirées par le barreau aimanté, s’appeloient ferrum retractorium : enfin, on nommoit ferrum refractarium, celles qui se refusoient à l’action de ce barreau. Delarbre annonça, en 1786, que les fers spéculaires de Volvic, du Puy-de-Dôme et du Mont-d’Or avoient deux pôles bien marqués[1], et nous avons entendu parler d’une observation semblable faite sur un cristal de fer octaèdre de Suède, ou de quelqu’autre endroit ; mais il restoit un sujet de surprise à la vue de tant d’autres corps qui, renfermant une certaine quantité de fer à l’état métallique, avoient séjourné si long-temps dans le sein de la terre, sans paroître

  1. Journal de Phys. ; 1786, p. 119 et suiv. Romé de Lisle avoit déjà dit la même chose par rapport à une mine de fer spéculaire de Philadelphie. Cristal., t. III, p. 187, note 35.