Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
136
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

font à leur tour la même fonction par rapport à de nouveaux barreaux ; et à l’aide d’une méthode analogue à celle dont nous avons parlé, en traitant de la communication du magnétisme (571), on parvient à faire croître la force des barreaux dont il s’agit, jusqu’à son maximum.

604. Les détails qui précèdent peuvent servir à expliquer certains faits qui ont dû causer d’abord beaucoup de surprise, tels que le magnétisme qu’acquièrent naturellement les barres de fer qui ont une position constante au haut des édifices. Une des premières observations de ce genre dont on ait parlé, est celle que fit Gassendi, relativement à la tige qui soutenoit la croix du clocher de Saint Jean d’Aix en Provence. Cette observation a été renouvelée depuis sur d’autres tiges semblables.

Il n’est peut-être aucun point de physique qui prouve mieux que celui qui nous occupe ici, combien les idées qui ont rapport à une science s’étendent et s’agrandissent, à mesure que la science elle-même fait des progrès et marche vers sa perfection. Un aimant passoit autrefois pour une espèce de merveille, autant par sa rareté que par ses effets, et aujourd’hui l’observation nous apprend que tous ces instrumens de fer mou que nous avons à chaque instant sous les yeux et entre les mains, sont maintenus dans un état habituel de magnétisme polaire, par l’influence du globe terrestre. Seulement leurs pôles sont variables et se renversent continuellement par les changemens de position que ces corps subissent d’un instant à l’autre. À l’égard des instrumens d’acier que leur grande force coercitive