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DE PHYSIQUE.

osciller légèrement la verge de part et d’autre de la position où son action étoit nulle, on verra l’aiguille prendre elle-même un mouvement d’oscillation, en vertu duquel elle s’écartera et s’approchera tour à tour de l’extrémité de la verge.

602. Æpinus a remarqué que lorsqu’on frappoit à coups redoublés avec un corps dur une verge de fer que l’on tenoit dans une position favorable, on secondoit à l’égard de cette verge l’action du magnétisme terrestre. Les secousses imprimées à la verge, par ces percussions, occasionnent dans sa masse une espèce de vibration générale, qui en déplace un peu les particules, et qui, diminuant leur force coercitive, facilite le dégagement des deux fluides, et leurs mouvemens vers les deux extrémités de la verge.

C’est probablement en vertu d’un mécanisme semblable que l’on parvient à aimanter des aiguilles qui étoient encore dans l’état naturel, ou à renverser leurs pôles si elles étoient déjà aimantées, en leur faisant subir une forte commotion électrique.

603. Les physiciens ont profité du léger degré de magnétisme que produit dans une verge la seule action du globe, pour résoudre ce problème singulier : aimanter des barreaux d’acier jusqu’à saturation, sans avoir eu préalablement aucun aimant entre les mains. Il ne s’agit que de faire prendre d’abord à des barreaux de fer mou un commencement de vertu, en les plaçant d’une manière convenable, relativement au méridien magnétique du lieu. On emploie ensuite ces barreaux pour en aimanter d’autres plus durs, que l’on passe avec frottement sur leur surface. Ces derniers