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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

difficilement que les déviations de l’aiguille aimantée suivissent une loi susceptible d’être déterminée. Cependant quelques physiciens ont cru avoir trouvé cette loi, et l’avoir ramenée à une espèce de progression qui devoit donner la quantité de la déclinaison pour chaque lieu de la terre. On a même été jusqu’à prétendre que la déclinaison pouvoit servir à résoudre le problème des longitudes ; mais nous sommes encore loin d’avoir des observations assez nombreuses et assez précises pour savoir si les variations de la force magnétique sont susceptibles d’être représentées par des formules, et l’on peut dire qu’à cet égard, la science du magnétisme n’est pas encore mûre pour la géométrie.

Il est possible néanmoins d’expliquer d’une manière générale, à l’aide des connoissances acquises, plusieurs phénomènes remarquables que présente le magnétisme naturel. Nous commencerons par ceux qui concernent les aiguilles déjà elles-mêmes à l’état de magnétisme, et de là nous passerons à ceux qui dépendent de l’action qu’exerce le globe sur les aiguilles et les verges de fer, en faisant, à leur égard, la même fonction que les aimants ordinaires, auxquels on présente d’autres corps de la même espèce, qui étoient auparavant dans l’état naturel.

Nous n’avons besoin ici, pour appliquer la théorie que de supposer qu’un point donné de la surface du globe a un axe magnétique particulier, dont les centres d’action sont situés à une très-grande distance du point dont il s’agit.

597. Concevons maintenant que AB (fig. 79) soit l’axe magnétique relatif au point o, situé dans le même