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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

l’expérience, et tous ces corps éprouvèrent l’action des barreaux magnétiques[1].

Il se présentoit deux manières d’expliquer ces phénomènes : l’une consistoit à dire que tous les élémens qui entrent dans la composition de notre globe étoient, par leur nature, susceptibles de la vertu magnétique, mais que, dans la plupart des corps, cette vertu étoit presque insensible ; en sorte que, jusqu’à présent, elle n’avoit guères été observée que dans le fer, qui la possède à un degré éminent : l’autre explication supposoit que l’action magnétique exercée par les barreaux, dans les expériences que nous avons citées, étoit due à des molécules de fer répandues indistinctement dans les différentes substances naturelles, et qui échappoient à tous les efforts de l’analyse chimique. Coulomb, qui avoit d’abord penché en faveur de la première explication, paroît avoir balancé depuis entre l’une et l’autre, et a projeté une suite d’expériences dont il a déjà exécuté quelques-unes, et dont le but est de mesurer l’action des barreaux sur les différens corps, et de chercher quelle seroit, relativement à la masse de chacun de ces corps, la quantité de fer qu’il faudroit supposer disséminée dans son intérieur, pour produire le nombre d’oscillations qu’il fait dans un temps donné.

Quoi qu’il en soit, le fait que nous venons d’exposer est d’autant plus intéressant, qu’il conduit à considérer le globe terrestre, pris dans toute son étendue, comme un aimant unique, dont la force est la somme de toutes

  1. Journal de Phys. ; floréal an 10, p. 367 et suiv.