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DE PHYSIQUE.

magnétiques, traça sur cette sphère un Equateur et un certain nombre de méridiens. Il fit ensuite correspondre une aiguille aimantée successivement à différens points de cet aimant, et il remarqua que dans quelques-uns de ces points elle se dirigeoit exactement d’un pôle à l’autre, et que dans d’autres points elle déclinoit à droite ou à gauche, en sorte que la plus grande déclinaison observée se trouvoit être d’environ 26 degrés.

595. Tel étoit l’état de nos connoissances, relativement au magnétisme naturel, lorsque Coulomb, à qui la détermination de toutes les petites forces qui exigent des attentions délicates semble être tombée en partage, fut conduit, par des expériences de ce genre, à des résultats imprévus, qui tendent à répandre un nouveau jour sur le point de physique qui nous occupe. Ce savant célèbre prit deux barreaux aimantés, qu’il disposa sur une même ligne droite, de manière que leurs pôles opposés étoient éloignés l’un de l’autre d’environ 15 millimètres. Il plaça dans l’espace intermédiaire, successivement, de petits cylindres faits de diverses matières, et dont la longueur étoit de sept à huit millimètres. Chaque cylindre étoit suspendu librement à un fil de soie, tel qu’il sort du cocon. Coulomb observa que ce cylindre, de quelque matière qu’il fût composé, se disposoit toujours exactement suivant la direction des barreaux, et si on le détournoit de cette direction, il y étoit constamment ramené, après un certain nombre d’oscillations. L’or, l’argent, le cuivre, le plomb, l’étain, le verre, la craie, les os des animaux, et différens bois furent soumis à