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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

l’Equateur sous de petits angles. À mesure que l’on s’écarte de ce cercle, en allant vers un pôle ou vers l’autre, l’inclinaison va en augmentant, de sorte que l’extrémité de l’aiguille qui regarde le pôle voisin s’abaisse continuellement en dessous de sa première position. La plus grande inclinaison dont on ait encore parlé est de 82d, et a été observée par Phipps à 79d 44′ de latitude méridionale, et 131d de longitude. L’inclinaison étoit, à Paris, de 71d en 1787 ; elle varie aussi avec le temps dans un lieu donné. On en corrige l’effet, au moins pour un certain nombre d’années et relativement à un même point du globe, en rendant inégaux les poids des deux moitiés de l’aiguille, dans le rapport nécessaire pour que la force qui tire par en bas un des côtés de cette aiguille, soit compensée par l’excès de pesanteur de la partie opposée, de manière que l’aiguille prenne une position horizontale.

588. Les physiciens ont conclu de ces observations, prises dans leur ensemble, que le globe terrestre fait la fonction d’un véritable aimant. Plusieurs même ont essayé de remonter jusqu’à la cause de son magnétisme, à l’aide de différentes hypothèses que nous ferons bientôt connoître. Mais auparavant il ne sera pas inutile d’exposer ici quelques considérations relatives à cette idée générale, que le globe agit à la manière des corps magnétiques.

Imaginons, pour un instant, que les deux centres d’action qui résultent de toutes les forces exercées par le globe, aient des positions fixes sur son axe, à des distances égales des pôles, et que, de plus, leurs actions soient égales entre elles.