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DE PHYSIQUE.

Pour mesurer la déclinaison, on suppose un plan vertical qui passe par la direction de l’aiguille. L’angle formé par ce plan avec le méridien du lieu, donne l’angle de déclinaison ; et nous avons déjà remarqué que l’on appelle méridien magnétique le cercle qui coïncide avec le premier plan.

579. L’aiguille est sujette à une autre espèce de déviation. Supposons qu’étant en équilibre, sur son pivot, avant d’être aimantée, elle se trouvât située dans un plan exactement parallèle à l’horizon : dès qu’elle aura reçu la vertu magnétique, elle prendra une position plus ou moins inclinée par rapport à ce plan, excepté à certains endroits de la terre. On a donné à cette seconde déviation le nom d’inclinaison.

580. Si l’on part de l’un des endroits où la déclinaison est nulle, et qu’on s’avance vers le Nord ou vers le Sud, on pourra passer par une suite de points où elle sera pareillement nulle ; mais ces points ne se trouveront pas sur un même méridien : ils formeront une courbe irrégulière, qui aura des inflexions en différens sens.

581. Halley est un des premiers qui ait entrepris de tracer, sur une mappemonde, ces suites de points où la déclinaison est zéro, et que l’on a appelées bandes sans déclinaison.

On a observé jusqu’ici trois bandes sans déclinaison, qui ont été suivies par les marins jusqu’à des latitudes plus ou moins considérables.

582. Mais de plus, la déclinaison varie avec le temps dans un même lieu, et ses variations ne croissent point dans le même rapport que le temps ; en sorte que les bandes sans déclinaison changent continuellement et

Tome ii.
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