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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

produisent ces deux classes de phénomènes, liés à d’autres égards par des analogies si marquées. Ceux qui appartiennent à l’électricité ne sont bien sensibles que dans des circonstances locales et variables, et prennent ordinairement naissance au milieu, des météores, qui n’ont eux-mêmes qu’une existence passagère. Le magnétisme exerce une action universelle et durable, qui se rapporte à des points déterminés, qui ne varie que par un progrès lent et gradué, et qui a son siége dans le globe même que nous habitons. Il est devenu, par sa généralité, un sujet inépuisable d’observations qui se répètent dans toutes les parties des mers ; pour lui, tous les navigateurs sont physiciens, et ne cessent de fixer un œil attentif sur cette aiguille que sa présence semble animer, et qui est capable de leur servir de guide jusque dans les pays les plus reculés.

578. Mais avant de faire connoître les opinions des physiciens sur la cause du magnétisme naturel, nous allons exposer ce que l’on a observé par rapport à la position de l’aiguille aimantée. Lorsqu’on dit de cette aiguille qu’elle tourne une de ses extrémités vers le Nord, quand elle est librement suspendue, cela n’est vrai que dans un sens général et qui admet un grand nombre de restrictions. Si l’on porte l’aiguille successivement à différens points du globe, il y en aura quelques-uns où sa direction coïncidera exactement avec une ligne tirée du Midi au Nord, ou avec le méridien du lieu. Mais dans d’autres points, elle s’écartera de cette ligne, tantôt vers l’Orient, tantôt vers l’Occident, et la quantité de l’écartement variera suivant les lieux. On a donné à cette déviation le nom de déclinaison.

Pour