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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

l’inconvénient dont il s’agit, supposons que les barreaux AB, en se mouvant de A vers B, soient parvenus au milieu du barreau A′B′. Soit rz une perpendiculaire abaissée du centre d’action de A sur ce dernier barreau. Une molécule s de fluide boréal, située à la droite de cette perpendiculaire, est fortement sollicitée à s’en approcher, en vertu de l’action des deux barreaux AB ; mais en même temps une molécule s′ du même fluide, située à la gauche de la même perpendiculaire, est attirée en sens opposé, et cette action n’est plus sensiblement détruite par la force contraire du centre b′, comme dans le cas où les barreaux AB sont situés verticalement. Or, il peut arriver que le fluide s,s′ se soit tellement accumulé dans l’espace qu’il occupe, que lorsqu’ensuite les deux barreaux continueront leur mouvement, la force coercitive du barreau A′B′ ne leur permette de refouler vers B′ qu’une partie du même fluide. Il se formera donc dans l’espace ss′ un pôle boréal qui, à son tour, pourra faire naître un pôle austral dans l’espace voisin, situé vers B′, ce qui introduira dans cet espace une espèce de force perturbatrice, par rapport à celle de l’extrémité B′.

Pour parer à cet inconvénient, Coulomb, après avoir posé les deux barreaux AB sur le milieu du barreau A′B′, en les inclinant comme faisoit Æpinus, les tire en sens contraire l’un de l’autre, jusqu’à une petite distance de l’extrémité la plus voisine, puis recommence, en partant toujours du milieu. De cette manière, les forces des centres a′ et b′ étant plus divisées, sans cesser d’être conspirantes, ne produisent