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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

combinaison, le barreau dans son état naturel. Au contraire, dans le fer doux, le dégagement des deux fluides se fait plus facilement et plus abondamment ; mais le retour à l’état de combinaison s’opère ensuite avec la même facilité, d’où il suit que le fer doux acquiert promptement un degré de magnétisme considérable, mais en même temps fugitif, au lieu que l’acier, beaucoup plus difficile à aimanter, conserve aussi plus longtemps sa vertu ; et c’est pour cette raison que les barreaux d’acier sont seuls employés pour faire les aimants artificiels.

570. Le procédé le plus simple, pour communiquer le magnétisme à une verge de fer ou d’acier, consiste à frotter cette verge avec un barreau aimanté, dont on fait glisser un des pôles dans toute la longueur de la verge, en répétant plusieurs fois cette opération dans le même sens. Supposons que le pôle en contact avec la verge soit le pôle boréal du barreau : l’action de ce pôle attire le fluide austral de la verge, et repousse le fluide boréal ; d’où il résulte que la partie de la verge en contact avec le barreau tend sans cesse vers l’état de magnétisme austral, et lorsque le barreau est arrivé à l’extrémité et qu’on le retire, la partie qu’il vient de quitter se trouve dans ce même état de magnétisme.

Le barreau, pendant son mouvement, agissoit en même temps de part et d’autre, à une certaine distance, pour repousser le fluide boréal ; mais, à mesure qu’il avançoit vers l’extrémité qui devoit être le terme de son mouvement, il détruisoit l’effet de cette action dans les points dont il se rapprochoit, et les faisoit passer à l’état de magnétisme austral ; d’où il suit qu’à