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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

ne varie d’un point à l’autre que par son intensité, au lieu que chaque point conséquent détermine une force réellement contraire à celle que manifesteroit sans lui la partie dans laquelle il réside.

566. L’action d’un aimant sur une aiguille qui est déjà à l’état de magnétisme, mais qui n’a que deux pôles, à l’ordinaire, peut être assez forte pour faire acquérir un ou deux pôles de plus à cette aiguille, qui alors aura trois ou quatre points conséquens. Elle peut encore produire un autre effet, qui est lié avec le précédent, et d’où résulte un simple renversement des pôles de l’aiguille, de manière que le pôle austral prendra la place du pôle boréal, et réciproquement.

La circonstance qui détermine l’un de ces effets à avoir lieu plutôt que l’autre, dépend du rapport entre la force du barreau et celle de l’aiguille. Supposons que l’aiguille mn (fig. 70) étant mobile sur son pivot, on la présente par son pôle boréal b au pôle boréal B d’un barreau, en la maintenant avec la main, pour l’empêcher de tourner par l’effet de la répulsion. Il pourra arriver que la force B′ du barreau (551) refoule tout le fluide b jusqu’à une certaine distance de l’extrémité n, et qu’en même temps il décompose une nouvelle portion du fluide qui est encore à l’état naturel dans l’aiguille, et attire vers n le fluide austral qui faisoit partie de ce fluide naturel. L’aiguille alors aura trois points conséquens, ainsi qu’on le voit fig. 71, en sorte que si on fait passer successivement vis-à-vis de ses différens points le pôle austral d’une autre aiguille, qui ne soit pas assez forte pour changer l’état de la première, les deux extrémités de celle-ci seront répoussées, et il y