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DE PHYSIQUE.

vigoureux qui agisse sur un barreau de fer mn, pour lui communiquer la vertu magnétique ; l’action de cet aimant, qui dépendra de l’excès B′ de la force du pôle boréal B sur celle du pôle austral A (551), attirera du fluide austral a dans les parties du barreau voisines de n, et repoussera du fluide boréal b dans les parties situées vers m. Or, deux causes font obstacle au mouvement de ce dernier fluide ; savoir, la difficulté qu’éprouvent ses molécules à se mouvoir dans le fer, et qui provient de la force coercitive (541), et la répulsion qu’exercent sur ces mêmes molécules celles du fluide déjà accumulé vers l’extrémité m ; et cette répulsion augmente continuellement, à mesure que l’accumulation va elle-même en croissant. Il peut donc arriver qu’il y ait un terme, où la résistance qui naît du concours de ces deux causes devienne supérieure à la force répulsive de la force B′, et alors le fluide s’engorgera, pour ainsi dire, dans quelque point b′, en cédant à cette résistance, et il pourra même abonder tellement dans ce point, que son action produise dans la partie voisine a′ le magnétisme austral.

Le barreau mn aura donc, dans ce cas, quatre pôles situés à la suite les uns des autres, et qui auront alternativement le magnétisme austral et le magnétisme boréal. On a donné le nom de points conséquens à ces différens pôles qui se succèdent dans un même aimant. Il y a une grande différence entre cette succession de pôles contraires et celle qui résulte de ce que les molécules du fer sont autant de petits aimants dont les pôles en contact ont des forces opposées ; car nous avons vu que ces forces sont équivalentes à une seule force, qui

Tome II.
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