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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

forces conserve sa valeur primitive. On a appelé centre d’action, ce point dans lequel il faudroit supposer que toutes les molécules d’un corps fussent réunies, pour que leur action totale fût encore la même que quand elles étoient distribuées dans toute l’étendue de ce corps. Ce théorème, dont nous venons de donner une idée, est très-remarquable, en ce qu’il conduit à considérer les sphères comme de simples points pesans.

Or, dans l’hypothèse présente, il n’arrivera jamais que l’attraction au contact soit infinie, relativement à celle qui avoit lieu avant le contact ; car le rayon de la sphère qui mesure la distance au centre d’action, dans le premier cas, sera toujours en rapport fini avec la distance qui a lieu hors du contact ; et ainsi les attractions elles-mêmes seront comparables[1].

54. Supposons maintenant que l’attraction suive la raison inverse du cube des distances : dans ce cas, à mesure que la distance diminue entre la molécule attirée et la surface de la sphère, le centre d’action, de son côté, au lieu de rester fixe, comme dans l’hypothèse précédente, se rapproche continuellement de cette surface, et l’attraction s’accroît par une progression dont la limite, qui a lieu au contact, est l’infini ; d’où il suit qu’elle est alors infiniment plus grande qu’à une distance appréciable du contact : à plus forte raison la même chose aura-t-elle lieu, si l’on suppose que l’attraction diminue dans un rapport plus grand que celui de la raison inverse du cube de la distance. Ces résultats, qui étoient conformes à l’observation de ce

  1. Newto, ibid., Propos. lxxxi, theor. xli, exempl. 2.