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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

De la Pesanteur, comparée avec l’Attraction,
dans les petites distances.


51. L’attraction qui, comme nous l’avons dit, agit en raison inverse du carré des distances, suit en même temps le rapport direct des masses ; et c’est ce qui rend ses effets si sensibles à l’égard des corps qui se meuvent dans les espaces célestes : elle disparoît entre ceux d’un volume peu considérable qui n’ont aucune proportion avec la masse du globe ; mais nous la retrouvons autour de nous, dans les actions réciproques des fluides électrique et magnétique, où elle concourt à la production des phénomènes, avec une force répulsive qui suit la même loi. D’une autre part, les molécules des corps solides sont enchaînées par des forces attractives, d’où résulte leur adhérence mutuelle ; et c’est à de semblables forces que sont dus un grand nombre de phénomènes, où les corps se trouvent dans un état de division qui isole leurs parties élémentaires : telles sont la cristallisation, la réfraction et l’inflexion de la lumière, l’élévation des liquides dans les tubes capillaires et les combinaisons chimiques. On a donné le nom d’affinité à la force attractive qui produit ces divers phénomènes.

52. Cette force n’est-elle autre chose que la pesanteur modifiée par les circonstances, ou dépend-elle d’une cause particulière, distinguée de celle qui influe sur les mouvemens célestes ? Un grand nombre de physiciens, à la tête desquels se trouve Newton lui-même, ont adopté cette dernière opinion. Ils se fondoient prin-