Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.
36
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

exemple, de celui qui est représenté par sh, la pesanteur ou la force accélératrice cesse d’agir : le corps persévérera dans son mouvement en vertu de la vîtesse gh, devenue uniforme. Donc si l’on suppose qu’il continue de se mouvoir pendant un temps égal au premier, et que nous pouvons désigner par hl, l’espace qu’il décrira étant égal à la vîtesse gh, prise autant de fois qu’il y a d’instans qui répondent à hl, cet espace sera comme le produit de gh par hl, lequel produit est double de la surface du triangle shg ; d’où il suit que dans le mouvement uniformément accéléré qui résulte de la pesanteur, l’espace parcouru pendant un temps donné est la moitié de celui que le mobile est capable de décrire, avec la vîtesse acquise continuée uniformément.

49. La découverte de la loi suivant laquelle la pesanteur agit sur les corps placés dans le voisinage de la terre, et que nous avons dit être due à Galilée, n’étoit que comme un premier pas fait à l’entrée d’une carrière immense, qu’il étoit réservé à Newton de parcourir. Le principe de la pesanteur est devenu entre ses mains d’une fécondité qui n’a, pour ainsi dire, d’autres bornes que celles de l’univers lui-même. Ce grand géomètre conjectura que cette force, dont l’intensité ne paroissoit pas être sensiblement plus petite sur la cime des plus hautes montagnes qu’à la surface du globe, s’étendoit jusqu’à la lune, et que, combinée avec le mouvement de projection de ce satellite, elle lui faisoit décrire un orbe elliptique autour de la terre. La pesanteur, à cette distance, devoit se trouver diminuée d’une quantité appréciable ; et pour déterminer la loi de