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DE PHYSIQUE.

mens, dont les vibrations, combinées avec celles de l’air, diversifient les plaisirs de l’oreille.

37. Il n’est point de corps dont l’élasticité soit parfaite, et peut-être n’en est-il aucun qui soit entièrement dépourvu de cette qualité. Mais ici, comme par rapport à un grand nombre d’autres phénomènes, nous nous arrêtons à la limite où une qualité cesse d’être appréciable, et nous regardons comme non élastiques les corps qui, après avoir été comprimés et forcés de changer de figure, restent dans le même état, ou qui résistent absolument à la compression.

38. On a donné le nom de ductilité à la facilité qu’ont les premiers corps, et particulièrement certains métaux, de s’aplatir par la pression ou par la percussion, de manière à conserver la figure qu’ils ont prise en vertu de l’une de ces deux forces. Les molécules, dans ce cas, glissent les unes sur les autres, en sorte que les points de contact, quoique déplacés, restent toujours à des distances assez petites pour que l’adhérence continue d’avoir lieu.

39. En comparant l’élasticité, la ductilité et la dureté dans les six métaux les plus connus, on trouve que l’ordre des élasticités suit celui des duretés ; et telle est la succession de ces métaux, en commençant par celui qui possède les deux qualités au plus haut degré, fer, cuivre, argent, or, étain et plomb. Les ductilités, relativement aux quatre premiers métaux, suivent une marche inverse de celle des autres propriétés, en sorte que l’ordre est celui-ci : or, argent, cuivre et fer. Mais l’étain tient le cinquième rang, et le plomb le sixième, relativement aux trois pro-