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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

sort, pendant qu’il se débande, deviendroit une cause de retard, relativement à un mouvement dont l’essence consiste dans son uniformité. Pour obvier à cet inconvénient, on donne à la fusée sur laquelle est enveloppée la chaîne tirée par le ressort, la forme d’un cône tronqué, dans lequel le rapport entre les diamètres des cercles parallèles aux bases est combiné avec les variations de la force motrice. Dans le premier moment où cette force jouit de toute son intensité, la partie de la chaîne qu’elle tire repose sur la spire la plus étroite de la fusée, et à mesure qu’ensuite le ressort s’affoiblit, les spires auxquelles répondent les parties de la chaîne qui se développent, vont en s’élargissant. Ainsi, d’une part, le bras de lévier sur lequel agit la résistance du rouage, reste le même, puisqu’il n’est autre chose que le rayon de la roue de fusée, dont le mouvement se communique de proche en proche jusqu’aux aiguilles. D’une autre part, le bras de lévier sur lequel s’exerce la puissance du moteur, à l’endroit qu’abandonne la chaîne en se développant, s’allonge continuellement ; en sorte que la puissance motrice regagne, à chaque instant, par cet allongement, ce qu’elle perd en intensité, et tout marche comme si les deux bras de lévier étoient parfaitement égaux. Toute la mécanique est pleine d’applications également intéressantes et ingénieuses de la force de ressort : c’est à elle qu’obéissent les pièces qui déterminent, en un clin d’œil, l’explosion des armes à feu portatives, les lames flexibles qui amollissent le mouvement des voitures, et les rendent d’un usage si commode, et les cordes de différens instru-