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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

3. De l’Élasticité et de la Ductilité.


29. L’action d’un corps sur un autre peut être telle, qu’il n’en résulte point l’entière séparation des parties de celui-ci, mais un simple déplacement de ses molécules, dont l’effet est de faire varier sa figure ou même son volume. On appelle en général compressibles, les corps susceptibles de changer de figure par l’action d’une cause extérieure, et les résultats de ce genre d’action donnent naissance à un nouvel ordre de phénomènes qui se soudivisent en deux classes : dans l’une, le corps qui a subi le changement a la propriété de revenir de lui-même à sa figure naturelle, dès que la cause qui avoit dérangé ses parties cesse d’agir sur lui. Ainsi une lame d’acier que l’on a courbée, se redresse aussitôt qu’on l’abandonne à elle-même. Cette propriété a été nommée élasticité, et l’on appelle élastiques les corps qui en sont pourvus. Dans l’autre classe, le corps conserve la nouvelle figure qu’il a été forcé de prendre. Ainsi l’inflexion qu’a subie une lame de plomb persévère, lorsque rien n’agit plus sur cette lame. Nous allons donner quelques détails sur ces deux classes de phénomènes.

30. Le retour des corps élastiques à leur forme naturelle ne se fait pas brusquement, et par un mouvement unique en sens contraire de celui qui a produit le changement de forme ; mais les molécules de ces corps font des vibrations qui les transportent successivement au delà et en deçà de leurs premières positions, et qui