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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

un corps qui en choque un autre ne fait, pour ainsi dire, autre chose que verser dans celui-ci une partie de son mouvement ; et il n’y a pas plus de raison pour supposer ici une résistance que dans l’exemple que nous venons de citer.

Il est vrai que quand on frappe avec la main un corps en repos, ou dont le mouvement est moins rapide que celui de cette main, on croit éprouver une résistance ; mais cette illusion provient de ce que l’effet est le même à l’égard de la main, que si elle étoit en repos, et que ce fût le corps qui vint la frapper avec un mouvement en sens contraire.

Nous nous bornons ici à ces notions générales, par rapport à la mobilité ; et nous n’entrerons point dans les détails relatifs aux différentes espèces de mouvement et aux autres résultats, dont la considération appartient aux sciences physico-mathématiques.

2. De la Dureté.


26. La dureté est la résistance qu’un corps oppose à la séparation de ses molécules ; cette propriété dépend de la force de cohésion, ou de celle que les chimistes appellent affinité, jointe à l’arrangement des molécules, à leur figure et aux autres circonstances. Un corps est censé plus dur, à proportion qu’il résiste davantage au frottement d’un autre corps dur, tel qu’une lime d’acier, ou qu’il est plus susceptible d’attaquer tel autre corps sur lequel on le passe lui-même avec frottement. Les lapidaires jugent de la dureté des pierres fines et autres corps qui sont l’objet de leur art, d’après la dif-