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DE PHYSIQUE.

de la lumière : nous ne le considérons ici que comme offrant un exemple remarquable de la porosité des corps ; et même l’expérience que nous venons de citer, nous apprend ce que ne disent pas les expériences ordinaires, savoir : qu’on ne doit pas considérer les pores comme étant absolument vides de toute matière étrangère, mais plutôt comme étant occupés par l’air, ou par quelqu’autre fluide subtil, disséminé entre les molécules des corps.

Un hydrophane, du poids d’environ 18 décigrammes, dans son état ordinaire, après avoir été soumis à cette expérience, pesoit à peu près 21 décigrammes, d’où il suit que son poids étoit augmenté de ⅙. La pierre perd par le desséchement l’eau dont elle s’étoit imbibée, et reprend en même temps son opacité naturelle.

10. La peau de l’homme et des animaux est criblée d’une infinité de pores par lesquels s’échappent, au moyen de la transpiration, les parties des alimens qui ne contribuent point à la nutrition. Indépendamment de la transpiration sensible, que l’on nomme sueur, et qui est accidentelle, il s’en fait une insensible, qui agit plus ou moins à tous les instans, et que l’on n’auroit pas imaginée être aussi abondante, avant les expériences de Sanctorius. Ce savant célèbre a eu la constance de passer une partie de sa vie dans une balance, où il se pesoit lui-même, pour déterminer les pertes occasionnées par les effets de la transpiration. Il a trouvé que cette espèce d’évacuation nous faisoit perdre, dans l’espace de vingt-quatre heures, environ les ⅝ de la nourriture que nous avions prise.

Dodard, en reprenant depuis ces mêmes expériences,