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DE PHYSIQUE.

térielles d’un corps, est ce qu’on appelle la masse de ce corps ; et la somme des parties matérielles renfermées sous un volume donné, tel qu’un mètre cube ou un centimètre cube, est ce qu’on appelle la densité du corps : d’où il résulte que la densité est le rapport de la masse au volume, ou, ce qui revient au même, elle est égale à la masse, divisée par le volume. Par exemple, un morceau de bois peut avoir plus de masse qu’un morceau d’or, si son volume l’emporte assez pour cela, sur celui de l’or. Mais le bois a nécessairement moins de densité que l’or, parce qu’il renferme, sous un volume donné, beaucoup moins de parties matérielles.

8. La faculté qu’ont tous les corps de se contracter en se refroidissant, ainsi que nous l’expliquerons dans la suite, fait voir que leurs molécules laissoient entre elles de petits interstices qui leur ont permis de se rapprocher : mais quand même on supposeroit le refroidissement porté à l’extrême, il ne s’ensuit pas que les molécules dussent franchir entièrement les petits espaces qui les séparent, parce qu’il peut y avoir dans leur forme, dans leur arrangement et autres circonstances, une cause d’écartement qui tienne à la nature intime des corps. On voit par là que cette expression de contact immédiat que nous employons souvent, en parlant des molécules des corps, ne doit pas être prise à la lettre ; elle désigne seulement la plus petite distance respective à laquelle les molécules puissent parvenir, eu égard aux circonstances où elles se trouvent.

Les physiciens prouvent la porosité des corps à l’aide de plusieurs expériences fort connues. On fait le vide, au moyen de la machine pneumatique, dans un tube