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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

eux ont eu recours au microscope, pour essayer de surprendre à la nature le secret des formes élémentaires, en se servant de cet instrument, comme pour assister à la naissance des cristaux. Mais le microscope ne nous apprend ici rien au delà de ce que nous disent nos yeux abandonnés à eux-mêmes ; les plus petits corps qu’il puisse nous faire apercevoir sont des cristaux déjà tout formés, qui ne diffèrent que par leurs dimensions de ceux dont l’accroissement est parvenu à son terme. Nous exposerons plus bas le moyen qui paroît seul susceptible de nous guider relativement aux recherches de ce genre, et de nous offrir, dans ce qui est soumis à nos observations, des indices sinon certains, du moins vraisemblables, des formes qu’affectent ces infiniment petits de la nature, qui échapperont toujours à nos regards.

6. L’étendue d’un corps, considérée relativement à la grandeur de ses dimensions, donne le volume de ce corps. C’est l’équivalent de ce que les géomètres appellent solidité.

Jusqu’ici, nous n’avons considéré que la surface, ou l’enveloppe des corps. Nous allons voir maintenant quelles sont les propriétés qui résultent des parties matérielles renfermées sous cette enveloppe.

7. S’il n’existoit aucun vide dans les corps, la quantité de matière propre des différens corps seroit proportionnelle à leur volume ; mais on sait que l’intérieur des corps est criblé d’une infinité de vacuoles, auxquels on a donné le nom de pores ; et il est même très vraisemblable qu’il y a dans les corps beaucoup plus de vide que de plein. La somme totale des parties ma-