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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

de cordes formées de fils de fer tressés, et enduites d’une couche de vernis gras. La corde se prolonge jus qu’au bord d’un puits, où elle est attachée à une tige de fer dont l’extrémité inférieure est plongée dans l’eau. L’emploi de cette matière conductrice a l’avantage d’exiger beaucoup moins de temps pour la communication à établir entre la verge et le réservoir commun, et de diminuer, relativement à l’édifice lui-même, les dommages et les réparations inséparables d’une opération de cette nature.

447. Parmi les physiciens, les uns ont regardé les avantages des paratonnerres comme incontestables. D’autres ont pensé que leur action devoit être trop foible pour protéger l’édifice qui les portoit ; c’étoit vouloir détourner, au moyen d’un simple tube, un grand fleuve prêt à se déborder. Quelques-uns même ont prétendu que les paratonnerres étoient plus propres à provoquer la chute de la foudre sur le bâtiment, qu’à la prévenir. Mais on ne peut douter de l’utilité de ces instrumens, surtout depuis que l’expérience a appris qu’une explosion, qui d’ailleurs paroissoit inévitable, s’étoit faite sur la pointe même du paratonnerre, sans que l’édifice en eût été endommagé. On a présenté, il y a un certain nombre d’années, à l’Académie des Sciences, une verge de paratonnerre sur laquelle la foudre étoit tombée, et dont la pointe étoit émoussée et sembloit avoir été fondue. Le fluide électrique avoit suivi la communication établie entre la verge de fer et le sein de la terre, et la maison étoit restée intacte. Mais lorsqu’on veut élever des paratonnerres sur des édifices d’une certaine étendue, il est nécessaire de les multiplier. Ils ne doivent pas être