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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

en attirant vers le haut le fluide vitré. Le marbre, à son tour, agira sur le disque, en vertu de son électricité vitrée, dont la force s’exerce de plus près, pour y maintenir la petite portion d’électricité résineuse communiquée. Une seconde quantité de fluide arrivant à la suite dans le disque métallique, décomposera une nouvelle portion du fluide naturel renfermé dans le marbre, qui acquerra de son côté un nouveau degré de force attractive, et ainsi de suite. Voici donc ce que fait le marbre : il laisse un certain jeu au fluide qu’il contient, pour s’y mouvoir, parce qu’il est demi-conducteur ; mais comme il est aussi en partie idio-électrique, le fluide résineux du disque, qu’il attire à lui, se trouve arrêté par la résistance qu’il éprouve à l’endroit du contact, qui se fait d’ailleurs par des surfaces planes, dont la figure se prête moins à l’effet de l’attraction, que celle des surfaces curvilignes. Les petites quantités d’électricité que reçoit successivement le disque, continueront donc de s’y accumuler au point que si, après l’avoir enlevé, on lui présente le doigt, on pourra en tirer une étincelle plus ou moins vive.

441. Le troisième instrument est l’électromètre de Cavallo : il consiste en deux balles de moelle de sureau, d’un très-petit diamètre, suspendues par le moyen de deux cheveux à une boule de cuivre qui repose sur l’orifice d’une espèce de flacon de verre. On présente un bâton de cire d’Espagne, électrisé par le frottement, à une petite distance de la boule, tandis qu’on tient un doigt posé sur cette boule. On retire ensuite, d’abord le doigt, puis la cire ; et il est facile de concevoir, par un raisonnement semblable à celui que nous avons fait