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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

dans la densité de l’air, la force coercitive de cet ait pour le fluide résineux pouvoit diminuer relativement à celle qui auroit lieu pour le fluide vitré, de manière que les deux forces parvinssent à l’égalité, les deux fluides, au moment de la décharge, se porteroient l’un vers l’autre, en sorte que l’on apercevroit une aigrette lumineuse à la pointe de chaque conducteur.

On peut faire d’autres suppositions, d’après lesquelles la force coercitive pour le fluide vitré, l’emporteroit à son tour sur celle qui auroit lieu à l’égard du fluide résineux ; et si la première devenoit incomparablement plus grande que l’autre, on auroit le phénomène inverse de celui qu’on observe dans le cas ordinaire.

Pour vérifier cette théorie, Tremery a placé l’appareil représenté (fig. 45) sous le récipient d’une machine pneumatique, et il a fait le vide jusqu’au point où la pression de l’air, indiquée par un baromètre d’épreuve, n’étoit plus que de 14 centimètres, environ 5 pouces 2 lignes. L’appareil ayant été ensuite électrisé, l’explosion s’est faite de manière que la carte a été percée au point s, situé à peu près au milieu de la distance entre les extrémités m, n, des deux conducteurs. Ce phénomène très-remarquable indiquoit que, par une suite de la diminution qu’avoit subie la densité de l’air, le rapport entre ses forces coercitives, à l’égard des deux fluides, avoit varié de manière qu’elles étoient devenues sensiblement égales.

Le même physicien a laissé ensuite, à différentes reprises, rentrer de l’air sous le récipient, et il a observé que chaque degré de densité déterminoit, pour l’en-