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DE PHYSIQUE.

ainsi impunément la décharge, qui est accompagnée d’une forte étincelle. On peut, par le même moyen, allumer du coton. Pour y parvenir, on enveloppe la boule b (fig. 40, Pl. VI) d’une couche mince de cette substance filamenteuse, que l’on saupoudre ensuite de résine broyée ; au moment de la décharge, l’étincelle détermine l’inflammation du coton.

On substitue quelquefois à la bouteille un carreau de verre garni, sur chacune de ses faces, d’une feuille d’étain, qui ne s’étend pas jusqu’aux bords de ce carreau, mais qui laisse tout à l’entour environ 54 millimètres, ou 2 pouces, à découvert. On met le carreau à plat sur une table, et l’on interpose, entre cette table et la garniture inférieure, une petite chaîne qui descend jusqu’au sol. On établit, au moyen d’une tige de métal, une communication entre la garniture supérieure et le conducteur de la machine. Au moment où l’appareil est fortement électrisé, si l’on prend d’une main la chaîne en contact avec la garniture inférieure, et que, de l’autre main, on touche la garniture supérieure, on reçoit une violente commotion. Mais il est facile de l’éviter, en se servant d’un excitateur pour décharger l’appareil. On a donné au carreau de verre dont il s’agit ici, les noms de carreau magique et de carreau fulminant.

435. On peut charger à la fois plusieurs bouteilles, en les disposant de la manière suivante. On suspend au conducteur de la machine une première bouteille, sous laquelle est attaché un crochet. On se sert de ce crochet pour suspendre une seconde bouteille à la première. On continue la série, à l’aide du même moyen,