Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/440

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
389
DE PHYSIQUE.

l’équilibre, entre les forces électriques, sera de même troublé tour à tour, vous parviendrez par degrés à décharger entièrement la bouteille, c’est-à-dire, que chacune des deux surfaces se dépouillera de son excès d’électricité vitrée ou résineuse, après quoi elle se trouvera ramenée à son état naturel. On observe, en pareil cas, que le rétablissement de l’équilibre devient sensible, chaque fois, par une petite étincelle qui jaillit entre le doigt et la surface touchée.

Or, si au lieu de décharger ainsi la lame de verre en détail, vous appliquez en même temps les deux mains sur les deux faces opposées de cette lame, tous les effets qui se succédoient dans la première manière d’opérer, concourront à la fois ; en sorte que les deux faces attireront les fluides d’espèce différente, qui font partie du fluide naturel des deux bras, pour se combiner avec ces fluides, et repousseront, avec la même vîtesse, les fluides hétérogènes l’un vers l’autre ; et c’est à cette complication d’effets, qui ont lieu avec une grande énergie et d’une manière sensiblement instantanée, qu’est due, en général, la forte commotion qu’éprouve celui qui fait l’expérience de Leyde. C’est un résultat de mécanique, si l’on se borne à considérer les forces dont il dépend. C’est une double opération d’analyse et de synthèse, si l’on conçoit ces forces comme existantes dans des agens suggérés par une théorie plausible.

428. Lorsqu’on décharge la lame de verre par des contacts répétés, comme nous l’avons exposé il n’y a qu’un instant, les quantités de fluide vitré ou résineux, que le doigt enlève successivement à chaque surface