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DE PHYSIQUE.

extérieure. La bouteille a un bouchon de liége, traversé par une tige an de métal, dont la partie inférieure communique avec les corps qui garnissent la capacité de la bouteille, et dont la partie supérieure, qui est recourbée, se termine par une boule métallique b. On prend d’une main la bouteille par le bas, et l’on met la boule b en contact, pendant quelques instans, avec le conducteur d’une machine électrique dont le plateau est en mouvement ; on retire ensuite la bouteille, et on touche la boule b avec un doigt de l’autre main, ou avec un corps métallique que l’on tient dans cette même main. Aussi tôt on se sent frappé avec plus ou moins de violence dans les deux bras, surtout aux articulations, et quelquefois même dans la poitrine et dans d’autres parties du corps.

Francklin faisoit consister la cause du phénomène que nous venons d’exposer, dans l’accumulation du fluide électrique sur la surface intérieure de la bouteille, tandis qu’une égale portion de celui de la surface extérieure étoit chassée dans les corps environnans par la force répulsive du premier fluide. Il en résultoit que la quantité absolue d’électricité contenue dans la bouteille étoit la même qu’auparavant, la surface extérieure ayant perdu autant de fluide, dans le passage à l’état négatif, que la surface intérieure en avoit reçu du conducteur dans le passage à l’état positif. La décharge avoit lieu par une restitution subite, que faisoit la surface intérieure à la surface extérieure, de tout le fluide qu’elle avoit de plus qu’elle, au moyen de la communication établie entre les deux surfaces.

Æpinus ajouta à cette explication un nouveau degré de précision et de justesse ; et c’est en nous rapprochant