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DE PHYSIQUE.

423. Nous avons vu que le fluide électrique, vitré ou résineux, à l’état de liberté, n’a aucune affinité pour les différens corps, et n’est maintenu à leur surface que par la résistance de l’air environnant. Cette observation suffit pour indiquer que si l’on supprime l’air qui entoure un corps conducteur électrisé, le fluide sera sollicité par la force répulsive mutuelle de ses molécules à se répandre dans l’espace, et l’expérience fait voir que cette espèce d’effusion est toujours accompagnée de lumière. Ayez un long tube de verre, terminé d’un côté par une virole de cuivre, et de l’autre par un robinet que vous ouvrirez pour faire le vide dans le tube, et que vous fermerez ensuite exactement ; mettez la virole en contact avec un conducteur qui reçoit sans cesse de nouveau fluide au moyen de la machine électrique, et tenez en même temps le tube par le robinet ; vous verrez paroître un flot d’une lumière purpurine, qui remplira le tube, et se renouvellera continuellement. Si vous vous servez de la virole pour faire étinceler le conducteur, le jet de lumière, dont l’apparition, dans ce cas, aura lieu par de petites interruptions, en deviendra beaucoup plus éclatant. On a cherché à diversifier le phénomène, en modifiant de plusieurs manières l’appareil destiné à le produire, pour déterminer le fluide à prendre la forme d’une cascade, d’une gerbe, d’un soleil, et multiplier, par rapport à l’œil, les beaux effets de ces expériences, dignes d’occuper un des premiers rangs parmi celles qui font spectacle.

424. Lorsque le fluide électrique est déterminé à s’échapper d’un corps, et à traverser l’air environnant, il