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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

fluide, qui n’occupe qu’une très-petite surface, tend à s’y condenser extrêmement, pour faire seule équilibre à tout le reste du fluide répandu autour du conducteur, sa densité deviendra bientôt capable de vaincre la résistance de l’air, et le fluide s’échappera par la pointe, à mesure qu’il sera fourni par le conducteur.

419. De quelque manière qu’un corps aigu soit électrisé, il se produit à son extrémité une lumière que l’on peut apercevoir dans l’obscurité. Mais cette lumière varie dans son aspect, suivant la nature de l’électricité qui agit sur le corps aigu. Supposons qu’un corps de cette figure soit fixé sur un conducteur électrisé vitreusement : dans ce cas, le fluide vitré sortira sous la forme d’une belle aigrette lumineuse, dont les rayons exciteront dans l’air un mouvement de vibration accompagné d’un léger bruissement. Si, au contraire, le conducteur est électrisé résineusement, on ne verra qu’un point lumineux à l’extrémité du corps aigu.

420. La même diversité d’effets aura lieu, dans le cas où le corps aigu, étant en communication avec les corps environnans, auroit sa pointe tournée vers un conducteur électrisé ; le corps aigu donnera une aigrette, si cette électricité est résineuse, et un simple point de lumière, si elle est vitrée. On peut obtenir ces deux effets en présentant une pointe de métal alternativement vis-à-vis du crochet et de la garniture extérieure d’une bouteille de Leyde, chargée à l’ordinaire, et suspendue dans l’air au moyen d’un cordon de soie ; on verra le point lumineux et l’aigrette se succéder en devenant toujours moins sensibles, et finir par disparoître, au moment où la bou-