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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

sant varier les états et les natures des corps A et B, et obtenir, dans chaque hypothèse, des résultats analogues aux précédens. Parmi tous ces différens résultats, nous nous bornerons à un seul qui nous sera utile pour la suite. Concevons que les deux corps A et B soient idio-électriques, et que le fluide naturel de chacun ait été décomposé dans son intérieur. Supposons de plus ces deux corps situés l’un dans la sphère d’activité de l’autre, en sorte que la partie de A qui renferme le fluide vitré, regarde celle de B qui renferme le fluide résineux. Si chacun des deux fluides de A agissoit, à la même distance, sur l’un ou l’autre des fluides de B, il y auroit équilibre entre leurs actions. Mais comme le fluide vitré agit de plus près, sa force l’emportera, en sorte que l’on pourra considérer A comme un corps qui agiroit uniquement en vertu d’une quantité u de fluide vitré, proportionnelle à la différence des deux actions. Or, il est facile d’en conclure que le fluide résineux de B étant, à son tour, plus voisin du point dans lequel l’action de u est censée résider, que ne l’est le fluide vitré du même corps B, l’attraction de u sur le premier sera plus forte que la répulsion sur le second ; d’où il suit que les deux corps s’approcheront l’un de l’autre. Si, au contraire, les deux parties par lesquelles les corps se regardent, étoient animées d’une même espèce d’électricité, les deux corps se fuiroient.

412. Les attractions et répulsions électriques se présentent, dans certains cas, sous l’apparence d’un effet qui seroit dû à l’action simultanée de deux causes contraires ; et ce sont surtout les phénomènes de ce genre qui ont séduit les partisans des affluences et des ef-

fluences.