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DE PHYSIQUE.

dans l’état naturel, n’ont aucune action l’un sur l’autre.

407. Cela posé, concevons un corps conducteur A, d’une figure sphérique, électrisé en vertu d’une quantité additive de fluide vitré qu’il ait reçue d’ailleurs, et un second corps sphérique B, pareillement conducteur, et dans l’état naturel. Le fluide vitré, qui environne A, exercera une force répulsive sur le fluide de la même espèce, faisant partie du fluide naturel de B, et une force attractive sur le fluide résineux, qui est l’autre principe composant du même fluide naturel. Ce dernier fluide sera donc décomposé, en sorte que les molécules de son fluide résineux se porteront vers la partie de B la plus voisine de A, et que celles du fluide vitré seront chassées vers la partie opposée. Ces mêmes principes sortiront du corps B et se répandront autour de sa surface, de manière que le fluide de l’électricité résineuse enveloppera l’hémisphère tourné vers A, et celui de l’électricité vitrée, l’hémisphère le plus éloigné de A.

Or, en raisonnant ici du fluide additionnel de A, comme de celui qui fait partie de son fluide naturel, on concevra qu’à égalité de distance il exerceroit, sur les deux fluides de B, des actions qui se détruiroient mutuellement. Mais la distance n’étant plus la même, le fluide résineux de B sera plus attiré que le fluide vitré ; en sorte que les deux corps, s’ils sont suspendus librement, s’approcheront l’un de l’autre jusqu’au contact. Alors, la quantité additive du fluide vitré de A, s’unissant avec le fluide résineux répandu sur la surface de B, il résultera de cette union une certaine quantité de fluide naturel qui rentrera dans B ; et il est bien clair