Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/413

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
362
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

Si nous supposons d’abord deux corps qui soient électrisés, chacun par une portion additive d’électricité vitrée ou résineuse, qui lui auroit été transmise, on voit à l’instant ce qui doit arriver, puisque ce principe que les corps animés de la même espèce d’électricité se repoussent, et que les corps sollicités par des électricités différentes, s’attirent, n’est que la traduction, pour ainsi dire, littérale de cet autre principe fondamental, que les molécules de chacun des fluides composans, agissent les unes sur les autres, par des forces répulsives, et exercent des forces attractives sur les molécules de l’autre fluide.

404. Ceci exige cependant quelques détails, qui trouveront leur place dans l’exposé que nous allons faire des moyens que l’on peut employer pour mettre le principe en expérience. Soient A, B (fig. 37, Pl. VI), deux balles de moelle de sureau ou de toute autre matière conductrice, suspendues par des fils à une petite distance l’une de l’autre, et auxquelles on ait communiqué l’électricité vitrée. Les fluides qui enveloppent ces balles se repousseront mutuellement ; et leurs molécules se répandroient dans l’espace par des mouvemens contraires, si l’air environnant ne les maintenoit autour de chaque corps. Elles ne pourront donc que glisser sur la surface des corps, de manière, par exemple, que le fluide du corps A étant refoulé vers la partie postérieure d de ce corps, exercera son effort sur l’air lui-même qui avoisine ce point. L’équilibre alors étant rompu entre cet air et celui qui est contigu à la partie antérieure c, ce dernier agira par son ressort sur le corps A pour le pousser suivant la direction ch ; le même raisonnement s’applique en sens