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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

ment. Coulomb est parvenu à démêler les actions de ces deux causes, qui s’exercent simultanément, et à rendre l’expérience indépendante de leurs variations.

À l’égard de celle qui provient de l’air, il a trouvé, en prenant d’une part la force électrique perdue par le corps dans un temps donné, tel que dix minutes, et de l’autre la force moyenne qui résulte de la différence entre les forces au commencement et à la fin de l’expérience, divisée par le nombre des minutes, que le rapport entre ces deux forces est un rapport constant pour un même état de l’air, ce qui met à portée de comparer entre eux divers résultats, d’après les forces moyennes qui répondent aux différentes durées des expériences.

402. Restoit à considérer la perte d’électricité qui se fait le long des supports. Les expériences de Coulomb, relatives à cet objet, lui ont fait connoître que quand la densité électrique du corps est considérable, le décroissement, produit à la fois par l’air et par les supports, suit un progrès beaucoup plus rapide que celui qui est dû au seul contact de l’air ; mais depuis l’instant où la densité se trouve très-affoiblie, l’influence du support devient sensiblement nulle ; en sorte qu’en employant, dès le commencement, un corps dont la densité électrique est modérée, on peut se contenter d’avoir égard à la perte qui se fait par le contact de l’air.

Mais cette espèce de résistance du support à la transmission du fluide électrique, ne peut être regardée comme absolue que pendant un certain temps qui suffit, pour l’ordinaire, aux expériences. Dans la réalité, il n’est point de support tellement idio-électrique, que sa substance ne soit entremêlée de particules conductrices, et