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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

de plus en plus petit, le rapport entre les densités électriques, augmente suivant une progression toujours plus lente, qui a pour limite le rapport de 2 à 1, en sorte que, dans le cas de cette limite, le second globe doit être supposé infiniment petit.

399. Dans des expériences d’un autre genre, Coulomb a disposé, sur une même ligne, un certain nombre de globes recouverts d’une feuille de métal, et en contact les uns avec les autres ; et il a cherché la loi suivant laquelle le fluide se distribuoit entre ces différens globes, pour que leurs forces fussent en équilibre. Il a employé ainsi jusqu’à 24 globes, tous de même diamètre. On conçoit bien d’abord, en supposant tous ces globes électrisés, qu’il y a égalité entre les tensions ou densités électriques des deux globes extrêmes, et que de même, les densités de deux globes également éloignés des extrêmes, sont égales entre elles. On voit aussi que la densité de chaque globe extrême doit être plus considérable que celle des suivans, puisqu’il fait seul équilibre à tous les autres, tandis que le second, par exemple, est aidé par le premier, pour balancer l’action de tous ceux qui sont derrière lui. Or, telle est la loi suivant laquelle la densité diminue, en partant des globes extrêmes, que ce décroissement est très-rapide, relativement aux globes qui avoisinent les extrêmes, comme le deuxième et le troisième de chaque côté, et qu’ensuite la densité diminue toujours plus lentement, jusqu’au milieu où elle est nulle. Cette inégalité entre les forces des différens globes est une suite de la raison inverse du carré de la distance, qui détermine, par rapport à chaque globe, la quantité de fluide néces-