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DE PHYSIQUE.

d’une manière directe, à l’aide de l’expérience suivante. On électrise la balle de cuivre x (fig. 34), placée, comme nous l’avons dit, dans la cage de verre ACDB, et, après qu’elle a repoussé le cercle doré a, on augmente la torsion d’un certain nombre de degrés, et l’on détermine la torsion totale, et la distance qui en résulte entre la balle x et le cercle a. On fait toucher à l’instant la balle de cuivre par une balle de même diamètre et d’une matière différente, par exemple, de moelle de sureau. Aussitôt qu’on a retiré celle-ci, le cercle doré vient se placer à une moindre distance de la balle de cuivre, qui a perdu une partie de son fluide et en même temps de sa force répulsive. On affoiblit la torsion jusqu’à ce que le cercle soit ramené à la même distance, et l’on trouve que, dans ce cas, la torsion n’est plus que la moitié de ce qu’elle étoit la première fois. Donc la force répulsive est elle-même diminuée de moitié. Or, les actions électriques suivent la raison directe des masses, lesquelles sont ici les quantités de fluide, et la raison inverse du carré des distances ; et puisque les distances sont égales, les actions sont simplement comme les quantités de fluide ; d’où il résulte que, dans le second cas, la balle de cuivre n’avoit plus que la moitié de son fluide, en sorte que la quantité primitive s’étoit partagée également entre cette balle et celle de moelle de sureau, à cause de l’égalité et de la similitude des deux corps.

Ainsi, dans la communication de l’électricité, les surfaces des corps ne font autre chose que servir en quelque sorte de réceptacle au fluide électrique, qui semble y être dans un état passif, et n’y reste qu’autant

Tome i.
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