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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

tiendra en équilibre la molécule soumise à ces actions contraires.

395. Tout cela étant bien conçu, soit donné un corps conducteur d’une figure sphérique, et rempli de fluide libre de l’une ou de l’autre espèce d’électricité vitrée ou résineuse, et supposons, s’il est possible, qu’il y ait équilibre. Il suit des deux principes précédens, que cet équilibre ne pourra pas subsister un seul instant, et que tout le fluide sera chassé en dehors de la sphère.

Soit os (fig. 36) cette même sphère ; partageons, par la pensée, tout le fluide en une infinité de couches infiniment minces, qui s’enveloppent mutuellement depuis le centre jusqu’à la surface, ainsi que le représente la figure, et considérons l’action de la sphère sur une molécule m, située à la surface extérieure de l’une quelconque den de ses couches. La répulsion de tout le fluide renfermé dans cette couche et dans toutes les autres, qui sont plus voisines du centre, sera la même que celle d’une sphère sur une molécule placée à sa surface. Ainsi, en conséquence du premier principe, cette molécule et toutes celles qui sont à la même distance du centre, tendront à s’en écarter et à sortir de la sphère. Il ne pourroit donc y avoir d’obstacle à cette tendance, que de la part des couches comprises entre la molécule m et la surface extérieure os. Mais le second principe nous dit que les actions de ces couches s’entredétruisent, à l’égard d’une molécule placée plus près du centre, et par conséquent l’action qui s’exerce du dedans au dehors, subsistera toute entière.

À mesure que le fluide sortira de la sphère, il se