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DE PHYSIQUE.

Soit onrs (fig. 35, Pl. VI) la projection de l’enveloppe dont il s’agit, et soit m la molécule ; nous supposerons que l’enveloppe agisse par attraction sur cette molécule, parce que la démonstration s’applique d’elle même à l’hypothèse d’une force répulsive. Menons par m deux lignes bmc, gma, qui interceptent sur l’enveloppe deux arcs infiniment petits ab, cg, qui pourront être pris pour leurs cordes. Concevons maintenant deux portions semblables et infiniment petites de l’enveloppe, qui aient ab et cg pour diamètres. Elles seront entre elles comme les carrés de ces diamètres ; et puisque les attractions suivent la raison directe des masses et l’inverse du carré des distances, elles seront comme  : . Mais à cause des triangles semblables mab, mcg, on a ab : cg :: mb : mg, ou (ab)² : (cg)² :: (mb)² : (mg)². Donc , c’est-à-dire, que les attractions sont égales. Or, si l’on suppose l’enveloppe divisée en une infinité de petites portions semblables aux précédentes, les attractions de deux d’entre elles situées de deux côtés opposés seront aussi égales ; d’où il suit que la molécule m n’étant pas plus sollicitée vers un côté que vers l’autre, restera immobile.

Telle est donc la combinaison des actions produites par les molécules de l’enveloppe, que si l’on imagine un plan tr qui passe par la molécule attirée ou repoussée, et qui aille couper l’enveloppe en deux parties nécessairement inégales, les actions de la plus petite partie tgr étant en général plus rapprochées, et celle de la plus grande tar s’exerçant à des distances plus considérables, il en résultera une compensation exacte qui