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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

même sphère. Telle est, dans ce cas, ainsi que nous l’avons remarqué, la manière dont se combinent les actions qui émanent des différens points de la sphère, qu’il y a compensation entre les actions plus foibles des molécules placées au delà du centre, par rapport à la particule attirée ou repoussée, et les actions plus fortes des molécules situées en deçà du même centre ; en sorte que le centre est le point dans lequel il faudroit que toutes les molécules allassent se réunir, pour exercer une force moyenne qui fût égale à l’ensemble de toutes les forces disséminées dans la masse entière.

Le principe que nous venons d’exposer n’a lieu qu’en vertu de ce que chacune des couches dont on peut concevoir la sphère comme étant composée depuis le centre jusqu’à la surface, attire ou repousse elle-même, comme si toute sa matière étoit réunie au centre, de manière que la proposition est également vraie d’une simple enveloppe sphérique qui laisseroit un vide entre elle et le centre.

On suppose, dans l’autre principe, une pareille enveloppe, dont les molécules agissent encore suivant la même loi ; mais la molécule attirée ou repoussée, au lieu de se trouver en dehors de cette enveloppe, est située dans quelque point de sa cavité, et l’on prouve qu’alors elle est également attirée ou repoussée de tous les côtés, c’est-à-dire, qu’elle demeure immobile dans sa position ; c’est ce que Newton a démontré d’une manière extrêmement simple[1], à l’aide de la construction suivante.

  1. Philosophiæ natur., princip. mathémat., t. I, sect. XII, propos. LXX, théor. XXX.