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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

qui auparavant lui communiquoient l’électricité vitrée. En général, toutes choses égales d’ailleurs, les substances qui ont leur surface hérissée d’aspérités, paroissent avoir une tendance plus marquée vers l’électricité résineuse. Lorsqu’on frotte un ruban de soie blanc contre un autre de couleur noire, le premier s’électrise vitreusement et le second résineusement, ce que le célèbre Ingen-Housz attribue à la matière colorante du ruban noir, composée de molécules qui donnent une certaine âpreté à la surface de ce ruban[1].

Parmi les corps métalliques isolés, que l’on frotte avec une substance d’une nature déterminée, telle qu’un morceau de drap, les uns, comme le zinc et le bismuth, acquièrent l’électricité vitrée ; et les autres, comme l’étain et l’antimoine, acquièrent l’électricité résineuse. Nous citons de préférence ces métaux, comme étant de ceux qui donnent le plus constamment le même résultat. Car on observe, dans les expériences de ce genre, des anomalies singulières ; en sorte que tel morceau de métal, placé dans les mêmes circonstances, acquiert quelquefois une électricité différente de celle qu’il avoit d’abord manifestée.

La même diversité a lieu par rapport à certains corps idio-électriques. Quelquefois aussi le frottement fait naître constamment une espèce d’électricité dans tel morceau d’une substance, et en détermine constamment une différente dans un autre morceau d’ailleurs

  1. Nouvelles Expér. et Observ. sur divers objets de Physique, t. I., p. 5.