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DE PHYSIQUE.

noient à un même fluide, et s’élançoient l’un du conducteur vers les corps environnans, et l’autre de ceux-ci vers le conducteur. Il y a loin, sans doute, de ces hypothèses, qui employoient des effluves dont les actions, affranchies de toute loi et de toute méthode rigoureuse, ne conduisoient qu’à des explications vagues d’une partie des phénomènes, et étoient prises en défaut par les autres, à ces théories fondées sur des forces dont la mesure est donnée par l’expérience, et dont les différens effets sont déterminés par le calcul avec une précision qui pourroit les faire prédire.

390. Deux corps idio-électriques se constituent, par leur frottement mutuel, dans deux états différens d’électricité, et les circonstances qui déterminent chacun d’eux à acquérir de préférence telle espèce d’électricité, dépendent de certaines causes qu’il n’est pas toujours facile de démêler. Le verre et les matières dans lesquelles le caractère vitreux est nettement prononcé, comme le cristal de roche et les pierres gemmes, acquièrent presque toujours l’électricité vitrée, quelque soit le frottoir que l’on emploie. Nous disons presque toujours ; car on a observé que le verre frotté avec le poil de chat s’électrisoit résineusement. D’une autre part, la résine, le soufre, la cire d’Espagne acquièrent l’électricité résineuse, par le frottement d’une matière idio-électrique quelconque. Mais il y a ici une restriction à faire, au moins par rapport aux substances vitreuses, qui ne manifestent l’électricité vitrée, après qu’elles ont été frottées, qu’autant que leur surface est lisse et polie. Ainsi le verre qui a été dépoli s’électrise résineusement, par le frottement des mêmes substances

Tome i.
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