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DE PHYSIQUE.

V. DE L’ÉLECTRICITÉ.

377. L’électricité est une des branches de nos connoissances que les physiciens modernes aient cultivée avec le plus d’assiduité et de succès. Elle n’étoit encore connue, au commencement du siècle dernier, que par les attractions et les répulsions que le verre, le succin[1], les résines et autres substances semblables exerçoient sur les corps légers que l’on présentoit à leur action, et par une foible lueur que le frottement dégageoit de ces substances. Environ 30 ans après, les recherches de Dufay et de Grey, amenèrent une de ces époques fécondes, où une science commence à se développer par un progrès rapide, et où les découvertes semblent se presser à la suite les unes des autres. Un examen plus attentif des phénomènes, conduisit à établir la distinction importante entre les corps qui transmettent le fluide électrique, et ceux qui refusent de le propager : la construction des machines, mieux dirigée, donna de nouvelles facilités pour étudier ses différentes manières d’agir : une découverte imprévue fit ressentir aux êtres animés, l’énergie de ce pouvoir intérieur qu’il exerce sur eux, par le simple contact des vases où il s’accumule : enfin, les physiciens soupçonnèrent que ces phénomènes qu’on s’empressoit d’aller voir, même par amusement, n’étoient qu’une imita-

Tome i.
X*
  1. Le nom d’électricité a été emprunté du mot electrum, par lequel les anciens désignoient le succin, appelé aussi ambre jaune.