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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

rences qui s’entrecoupent. La même chose n’a pas lieu dans les grands mouvemens, où les molécules situées au point de concours, recevant de fortes impulsions en différens sens, sont emportées à leur tour par un mouvement qui les écarte totalement de leurs premières directions.

376. Tel est le terme où nous conduit la théorie : mais ce qui reste inexplicable, c’est cette espèce de souplesse de l’air, pour prendre, en quelque sorte, l’empreinte des différens caractères dont un même ton est susceptible, à raison de la diversité des corps qui le rendent, et pour se modifier de tant de manières en portant à l’oreille les sons tendres et veloutés de tel instrument, les sons plus mâles et plus vigoureux de tel autre, et les accens infiniment variés de la voix humaine. On ne sait lequel on doit plus admirer, ou la nature du fluide qui remplit ces différens messages avec une fidélité si exacte, jusque dans les moindres détails, ou celle de l’organe qui discerne tout avec une si grande finesse de tact, et renferme dans ses fibres les unissons de tant de nuances particulières.

    sont sollicitées elles-mêmes à faire de petites oscillations égales aux premières, dans le sens des mêmes lignes rt, ru. Or, l’espace dans lequel tous ces mouvemens s’exécutent étant presque infiniment petit, les lignes rt et ru sont sensiblement sur les mêmes directions que les lignes bc et ac ; en sorte que les oscillations qui ont lieu dans le sens de ces dernières lignes sont censées se propager, dans leurs prolongemens, au delà du point de concours c. Ainsi les résultantes de tous les petits mouvemens décomposés peuvent être considérées comme des lignes infiniment petites ou de simples points, qui ne font que transmettre ces mouvemens, sans en altérer les directions.