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DE PHYSIQUE.

mouvement. Or, il est aisé d’en conclure que les molécules d’air situées au delà du concours des deux rayons, auxquelles le mouvement qui existe seul pour l’observateur se seroit communiqué, s’il n’y avoit là que le rayon sonore dirigé suivant ce mouvement, ne laisseront pas de le recevoir encore, puisqu’elles sont sur la direction où les vibrations qui se font dans la diagonale doivent, en se décomposant, produire ce même mouvement. On peut appliquer ce raisonnement à l’autre rayon sonore, d’où l’on voit que les vibrations, après s’être confondues dans un espace presque infiniment petit, doivent se démêler ensuite, et reprendre leur premier alignement, comme si elles n’avoient eu rien de commun[1].

375. C’est par un mécanisme du même genre que les petites oscillations successives qui se produisent dans l’eau, où l’on a jeté plusieurs pierres, passent l’une sur l’autre sans se confondre, et produisent des circonfé-

  1. Pour répandre un nouveau jour sur cette explication, concevons que ac, bc (fig. 32), représentent les directions de deux rayons sonores qui se croisent au point c, et que mc, hc mesurent les étendues des petites oscillations qui ont lieu près du point de concours. Les mouvemens dus à ces oscillations se composent dans le même point, de manière que le mouvement unique qui en résulte se transporte aux molécules situées immédiatement au-dessous de c, et y fait naître d’autres oscillations dans le sens de la diagonale cr d’un petit parallélogramme cnrs, déterminé par les lignes cn, cs, situées sur les prolongemens des lignes hc, mc, et égales à ces dernières. Maintenant les oscillations en diagonale se résolvent au point r en deux mouvemens dont tel est l’effet, que les molécules situées sur les lignes rt, ru, parallèles l’une à bc, et l’autre à ac,