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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

dépendante de celle que subissoient les molécules d’un diamètre différent. Mais sans recourir à cette supposition gratuite, qui, pour débrouiller un effet compliqué, emploie une complication d’un autre genre, et n’écarte la difficulté qu’en la transportant ailleurs ; nous trouvons, dans la théorie même que nous avons exposée, une manière satisfaisante d’expliquer la distinction des sous simultanés.

374. Cette explication tient à l’observation générale, que tous les petits mouvemens qui ont des points de concours se superposent, en quelque sorte, les uns sur les autres sans se confondre. Pour éclaircir cette idée, considérons deux rayons sonores, qui se rencontrent sous deux directions différentes ; le mouvement se composera dans le petit espace où ils se croiseront, de manière que les petites oscillations qui ont lieu dans un rayon, donnant une légère impulsion à celles de l’autre rayon, produiront, dans les molécules situées au point de concours, d’autres oscillations en diagonale. Imaginons un observateur dont l’œil seroit capable de saisir le progrès des oscillations, et supposons que cet œil fasse lui-même de petits mouvemens oscillatoires semblables ceux que les molécules de l’un des deux rayons auroient faits sur le côté analogue du parallélogramme, dont la diagonale est décrite en vertu du mouvement réel. Cet œil verra osciller les molécules qui suivent ce dernier mouvement, comme si elles étoient mues dans la direction de l’autre côté du parallélogramme, c’est-à-dire, que l’œil ayant lui-même un des mouvemens qui se composent dans la diagonale, et ce mouvement étant censé détruit à son égard, il ne recevra que l’impression de l’autre