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DE PHYSIQUE.

de chasse, la trompette, où le jeu des doigts n’entre pour rien, la différence des tons dépend de la manière d’augmenter ou de rétrécir l’ouverture des lèvres, suivant qu’on veut obtenir un son plus grave ou plus aigu. Le musicien saisit le degré de cette ouverture, par le sentiment qu’il a du ton qu’il veut faire naître ; mais tous les tons ne se prêtent pas à sa volonté. L’instrument ne lui obéit qu’autant qu’il ne veut que ce qui est dans sa nature. En conséquence, si l’on représente par 2 le son principal, le musicien ne pourra faire produire à l’instrument que les sons qui répondent aux nombres 4, 6, 8, 10, etc.

Or, pour expliquer ce progrès déterminé de sons successivement plus aigus, il ne faut que considérer l’instrument comme un tuyau ouvert par les deux bouts. Dans le cas du son fondamental représenté par 2, tel est le degré de pression que le musicien donne à ses lèvres, que l’ordre de vibrations qui en résulte se développe dans une étendue égale à la moitié du tuyau : là il se forme une cloison d’air stationnaire, ou un nœud, passé lequel les mêmes vibrations recommencent en sens contraire.

Le musicien augmente-t-il la pression de ses lèvres jusqu’au degré qui répond à l’octave en dessus du son fondamental ? Le nouvel ordre de vibrations relatif à ce son n’occupera plus que la moitié de l’étendue du précédent : il y aura un premier repos au quart du tuyau, puis un second aux trois quarts ; en sorte que la première et la dernière partie représenteront un tuyau bouché par un bout, et la partie intermédiaire un tuyau fermé par les deux bouts, mais d’une longueur double ;