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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

366. Reste à considérer le cas d’un tuyau fermé par les deux bouts, qui n’a point lieu dans la pratique, mais qui est nécessaire pour la théorie. Si l’on suppose que l’air intérieur soit mis en vibration par une cause quelconque, on pourra concevoir chaque moitié comme un tuyau fermé seulement par un bout, et dans lequel les oscillations seront les mêmes que pour cette dernière espèce de tuyau, mais de manière qu’elles se feront toutes du même côté, depuis un fond jusqu’à l’autre ; et ainsi, tandis que les couches renfermées dans une moitié s’y condenseront en s’approchant du fond qui la termine, les couches de l’autre moitié se dilateront, en allant dans le même sens que les premières, et la densité de la couche du milieu sera constante.

On voit que les deux derniers cas ne sont que des conséquences de l’hypothèse faite par rapport au premier ; et si cette hypothèse s’adapte comme d’elle-même aux différens faits donnés par l’expérience, on ne pourra se refuser à la regarder comme infiniment probable.

367. Or, on sait d’abord qu’un tuyau ouvert des deux côtés, rend le même degré de son qu’un tuyau bouché d’un seul côté, et qui n’a que la moitié de la longueur du premier. C’est une suite nécessaire des principes de la théorie, puisque dans le tuyau ouvert par les deux bouts, il y a un repos au milieu ; en sorte que les deux moitiés sont à l’unisson, et que les oscillations de l’air dans chacune d’elles sont parfaitement semblables, soit entre elles, soit à celles qui ont lieu dans le tuyau ferme par un bout.

368. Dans certains instrumens à vent, tels que le cor