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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

ou 80/32, moindre que 81/32, dans le rapport de 80 à 81. Il suit de là que le mi exprimé par 81/32, ne sera pas non plus à la tierce de l’ut, dont l’expression est 2 ; le rapport entre cet ut et le mi dont il s’agit, ramené à sa plus grande simplicité, est celui de 64 à 81, un peu plus fort que celui de 1 à 5/4, ou de 64 à 80, qui a lieu pour l’ut et le mi de la gamme.

Sans entrer ici dans un plus grand détail, il nous suffira de dire, en général, que de ces trois intervalles, l’octave, la quinte et la tierce, on ne peut conserver l’un dans toute sa pureté, sans altérer les deux autres ; et il en résulte une difficulté qui a été sentie depuis long-temps, relativement à la manière d’accorder les instrumens à cordes, où chaque touche répond à un son dont le degré est déterminé par l’opération même. On a imaginé, en conséquence, diverses méthodes, pour trouver ici un tempérament, c’est-à-dire, pour combiner les altérations de manière que l’harmonie n’en souffrît pas sensiblement ; et toutes ces méthodes conviennent en ce point, qu’il est indispensable de conserver la justesse des octaves, en sacrifiant plutôt quelque chose de celle des quintes et des tierces, parce qu’il en est à peu près de l’octave comme de l’unisson, qui, par sa grande simplicité, est si agréable à l’oreille qu’elle ne peut y tolérer le moindre défaut de précision ; elle ne relâche quelque chose de sa sévérité, qu’à l’égard des intervalles moins simples ; et dans ce cas elle supplée à ce qui leur manque, et suppose nulles des différences qu’elle n’apprécie pas.

Rameau, après avoir varié sur le choix du meilleur tempérament, a fini par adopter celui dans lequel